jeudi 11 janvier 2018

La sexualité selon les grandes religions


Je lis Psychothérapie de Dieu de Boris Cyrulnik, 2017

L'Ancien testament

La haine du plaisir sexuel se retrouve dans de nombreuses religions. Dans l'Ancien Testament, toute sexualité de plaisir est condamnée: Onan qui ''verse sa semence par terre'' est blasphématoire puisqu'il refuse de mettre au monde une âme pour adorer Dieu. La sodomie régulièrement pratiquée dans l'intimité des couples pour éviter les grossesses répétées provoque l'horreur des prêtres, car ne faisant pas d'enfants, elle est anti-naturelle. La jouissance  conjugale, combattue par l'Église, fut appelée ''fornication'' pour signifier la débauche d'une rencontre sexuelle sans fruit. Ce terme religieux s'appliquait aux prostituées et aux couples mariés qui se rencontraient sans avoir l'intention de faire un enfant, juste pour le plaisir! Les modèles de l'amour chrétien sont asexués : la Vierge, Joseph et le Christ sont trop purs pour pratiquer le sexe. Seule la sexualité de reproduction est morale.

La Torah juive

La Torah juive accorde aux époux le ''droit de se réjouir mutuellement''. Le plaisir est acceptable si la fonction sociale du couple est pérenne, alors que ce plaisir est totalement interdit à l'extérieur.

L'Indouisme

L'indouisme et le bouddhisme fournissent aujourd'hui les champions de l'abstinence, alors qu'à l'origine le sexe était considéré comme un simple élément naturel de la condition humaine. L'acte était source d'éveil, à condition que le désir, toujours suspect, n'entrave pas le progrès spirituel. Le sexe est céleste puisqu'il donne la vie, expression de la danse divine - le Kama-sutra en est l'illustration. L'homosexualité n'est pas répugnante et les partenaires multiples ne sont pas immoraux. L'acte sans semence, dû à l'énergie féminine, ouvre les centres psychiques des chakras.

Le Bouddhisme

Le bouddhisme dérivé de l'hindouisme considérait aussi que la sexualité était une simple activité humaine. La seule contrainte morale était le respect, de l'autre et de soi. On pouvait donc avoir des aventures extraconjugales à condition de ne pas tromper son conjoint. L'Acte sexuel avec un autre n'était pas une tromperie, mais lui mentir, le lui cacher en était une. Une telle honnêteté affective n'était possible que si l'attachement, non exclusif, supportait cette tolérance. Une personne ayant besoin d'un attachement intense unique était considérée comme possédée, entravée par ce lien. Le détachement dans cette optique devenait une liberté.

L'admiration, l'affection et la sexualité sont des sentiments naturels, si bien qu'un prêtre sur deux a des maîtresses régulières au cours de son sacerdoce. Les Juifs et les Musulmans ont plutôt tendance à penser qu'un homme célibataire est un dangereux prédateur et que seuls les prêtres mariés sont moraux. Il est impossible qu'un homme désire un autre homme, Dieu ne l'a pas voulu, leur orientation sexuelle est donc une perversion, ils choisissent d'être déviants. Ils sont ainsi  pénalisables et ils se retrouvent en prison.

Heureusement, il y a la Thaïlande et les Indiens d'Arizona !!!

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