mercredi 30 juillet 2014

Frères et soeurs pour la vie...



Mandala

"L'humain ne peut vivre et se développer que si un autre humain met son empreinte sur lui". 
B. Cyrulnik

Les relations établies au cours de la petite enfance avec nos frères et soeurs ont une influence considérable sur notre identité. Ces relations participent à la mise en place de modèles inconscients qui fondent les liens que nous aurons, adultes, avec les autres. Empreinte complexe et contradictoire. Nous poursuivons dans notre vie adulte, à notre insu, un dialogue intense, souvent inconscient, avec tel frère ou telle soeur; ils resteront vivants en nous toute notre vie - au delà même de leur mort.

Notre proximité quotidienne nous incite à projeter sur eux des parts de nous-mêmes que nous ignorons et que nous pouvons progressivement reconnaître comme étant des nôtres. Ils seront nos complices ou nos doubles obscurs, nos amis, nos rivaux, nos ennemis et nous aurons à composer avec eux durant toute notre vie. La présence de nos frères et soeurs nous incite à nous extraire de la symbiose avec la mère, puis avec le père, pour aller vers l'extérieur.

L'arrivée d'un deuxième enfant oblige l'aîné à se rendre compte qu'il n'est pas le seul objet d'amour de sa mère et à prendre progressivement conscience de l'altérité. Un cheminement débute qui passe par des phases d'identification puis de différenciation, par l'envie, la jalousie et la rivalité, l'alliance contre les parents, l'attachement, l'attirance incestuelle, mais aussi l'amour et la solidarité.

Les relations fraternelles sont aussi marquées par les préférences des parents ou leurs rejets ainsi que par les désirs et les peurs qu'ils projettent sur leurs enfants. Les tensions du couple parental, ses failles ont des répercussions sur les relations entre frères et soeurs, jusqu'à  engendrer des situations familiales souvent violentes et toxiques pour la construction de la personnalité des enfants. Lorsque les parents sont défaillants, les frères et soeurs peuvent devenir des modèles auxquels nous pourrons nous identifier.

La question du rang de naissance est capitale et se superpose aux relations inconscientes entre frères et soeurs. L'enfant sera accueilli d'une manière particulière en fonction de son rang de naissance, de son sexe, de l'intervalle par rapport à l'enfant précédent et de la disponibilité des parents au moment de la naissance. De plus, son tempérament propre, sa ressemblance physique ou psychique avec tel ou tel autre membre de la famille, sa capacité à répondre ou non à des attentes inconscientes de ses parents auront de l'importance. Aucun enfant n'aura le même vécu avec la mère et le père.

Quoi qu'il en soit, le fait d'être aîné, cadet, benjamin, enfant unique, jumeau laissera des traces indélébiles et chacun aura tendance à chercher la place qu'il a connue dans la fratrie au sein de tout groupe. Les comportements individuels, comme ceux des peuples, enracinés dans le souvenir inconscient des premiers liens fraternels, sont pris dans un engrenage d'éternel retour.

Je lis Frères et soeurs pour la vie, l'empreinte de la fratrie sur nos relations adultes de Lisbeth von Benedek

Ouf!


mardi 29 juillet 2014

Des expérimentatrices en sexualité dans des laboratoires scientifiques


Sarah Blaffer Hrdy, primatologue et professeure d'anthropologie s'insurge contre les psychologues qui affirment que les femmes sont le genre le moins libidineux et le plus adapté à la monogamie. "Le fait que le clitoris ressemble à un pénis miniature à contribué à la thèse que l'orgasme féminin n'a aucune importance, le clitoris peut être rangé dans les objets inutiles. Cette conception a survécu".

Le père de la psychanalyse, Freud, affirmait que la stimulation du clitoris - il ignorait l'existence de l'étendue de ses ramifications nerveuses qui s'étendent comme des ailes dans le vagin - n'était que "copeaux de bois" comparée au "grand feu de bûches" de l'orgasme vaginal. La femme qui ne comptait que sur son clitoris pour jouir était dans une impasse, enfermée dans une sexualité infantile, incapable de s'épanouir physiquement et psychologiquement.

Lisa Diamond: Dans la communauté lesbienne, on entend de plus en plus parler du problème de la monogamie. Chez les gays, il existe depuis longtemps des clauses entre les partenaires autorisant les aventures sexuelles en dehors du couple. Aujourd'hui, ce sont les couples de lesbiennes qui adoptent cette pratique. Il est intéressant de noter que les lesbiennes l'ont baptisée polyamour,  pour insister sur l'amour et l'amitié, au lieu d'en faire une chose motivée avant tout par le sexe.

Komisaruk et Whipple ont vérifié un phénomène qui transcende l'anatomie: certaines personnes sont capables d'atteindre l'orgasme par la seule force de leur imagination, sans intervention extérieure, comme les caresses ou le toucher. Dans leur laboratoire, des femmes, pensant très fort à leur amant, ou pour certaines à des passages musicaux, parviennent à jouir naturellement.

Meredith Chivers, a fait des  expériences  en laboratoire,  avec pléthysmographe - instrument pour mesurer l'amplitude du poulx vaginal - et tablette numérique sur laquelle les femmes expérimentatrices évaluaient leur propre réaction d'excitation. Les données ne s'accordaient pas le moins du monde. Quelle que fut l'image érotique visionnée sur écran, les évaluations écrites ne correspondaient pas à l'afflux de sang dans les muqueuses vaginales et les palpitations des capillaires. L'esprit refuse d'admettre le corps. La libido féminine, dans sa diversité, sa puissance constitue une force sous-estimée et muselée même de nos jours. Les femmes vivent un conditionnement religieux, familial et sociétal  fortement gravé dans leur psyché. Et en bout de ligne, les femmes vivent une grande désillusion.

Grandement  intéressant!

Je lis Que veulent les femmes? de Daniel Bergner

Que veulent les femmes?



Daniel Bergner, journaliste d'investigation pour le New-York Times


Sigmund Freud admettait s'être souvent heurté, en matière de sexualié, à un grand mystère: "Que veulent les femmes?" Daniel Bergner a enquêté auprès de nombreux chercheurs à la compréhension de cette énigme, et le résultat de son enquête est RÉVOLUTIONNAIRE et balaie toutes nos certitudes en matière de la sexualité féminine.

L'homme est animal, sa libido le pousse instinctivement vers la quête sexuelle en vue de disséminer ses gènes le plus largement possible. Mais l'idée que la libido féminine est tout aussi avide de jouissance, de sensations et de partenaires bouleverse la conscience masculine. LA FEMME AUSSI EST ANIMALE, et la recherche scientifique dégage quelques vérités sur la réalité de son désir. La femme serait-elle vraiment programmée pour la monogamie, la soumission au mâle, la fidélité, comme semble le souhaiter la société?

Kim Wallen scrute ses guenons, la mémoire occupée par le souvenir des minuscules cages qui déformaient les contacts sexuels entre singes femelles et mâles d'un groupe. Il explique que la monogamie constitue pour les femmes une cage culturelle - une des multiples cages - affaiblissant leur libido. Il commente les recherches sur des centaines de femmes suivies sur une période de quinze années ou plus, leurs relations, la biochimie, le désir sans cesse traqué et enregistré. "Le concept selon lequel la monogamie est  parfaitement adaptée à la libido féminine pourrait s'avérer totalement inexact" conclue-t-il. Non seulement la monogamie ne rend pas justice à la libido féminine mais elle réprime beaucoup plus les femmes que les hommes. Une étude réalisée en Allemagne sur des relations durables, pointe le fait  que le désir des femmes s'évanouit plus rapidement que celui des hommes.

Marta Meana, sexologue, explique: "À l'intérieur des barrières de la fidélité, la chaleur du besoin d'être désirée perd constamment de sa vigueur, non seulement du fait de la baisse progressive d'intérêt de la part du partenaire mais, de manière plus cruciale, parce que la femme se rend compte que son partenaire est pris au piège, qu'il n'a plus à faire de choix, que son désir ne doit plus que la choisir, elle". Marta Meana ne se pose pas en critique de la loyauté du mariage. Mais à peu près un tiers des cas traités, elle n'a pu que recréer un semblant de désir. La perte du désir peut entraîner la perte de l'amour. Elle raconte:  Une des épouses que j'avais rencontrées m'a confié: " C'était comme une séance de gym alors que vous auriez préférer vous plonger dans la lecture  ou dans un bon programme télé. En quittant le gym, chargée d'endorphines, vous étiez contente d'avoir transpiré, même si vous n'aviez pas trop envie d'y retourner le lendemain... ni le surlendemain... ni le jour d'après...".

Je lis Que veulent les femmes? de Daniel Bergner, journaliste pour le New-York Times

Le livre a reçu un accueil dithyrambique lors de sa sortie, provoquant un éditorial alarmiste du Washington Post: La libido des femmes une menace pour la société.     

lundi 28 juillet 2014

Les Salomé de Gustave Moreau : l'art magique



Salomé danse devant Hérode


L'Apparition



Autre version de l'Apparition


La Salomé tatouée

Moreau appose sur sa toile une dentelle, un tatouage qui accentue l'étrangeté du palais et érotise le corps de Salomé, probablement rajouté à la fin de sa vie lorsqu'il préparait son futur musée.


Salomé, princesse juive, poussée par sa mère, demande au roi Hérode Antipas la tête de Jean Baptiste sur un plat d'argent. Jean fut emprisonné pour avoir reproché à Hérode son union incestueuse avec la femme de son frère, Hérodiade. (Nouveau Testament)

Gustave Moreau  est né en 1826, à Paris. Il commence la série des Salomé vers 1872. À la fin de sa vie, il fait agrandir sa maison et l'organise en musée. Puis il rédige son testament : "Je lègue ma maison et tout ce qu'elle contient... un travail de cinquante ans... à l'État, à condition express de garder cette collection en lui conservant son caractère d'ensemble qui permette toujours de constater la somme de travail et d'efforts de l'artiste pendant sa vie..." Le musée Gustave Moreau possède plus de six milles oeuvres du peintre.

L'image de la femme est obsessionnelle dans l'oeuvre de Moreau. On la retrouve en héroïne mythologique, biblique ou antique. Cette oeuvre étrange semble garder un reflet de tous les mysticismes de l'Orient.

Moreau est décédé en 1898

dimanche 27 juillet 2014

Des chiens vivants tissent des liens avec l'invisible



Je lis  Nos animaux familiers ont-ils une âme? de Joelle Dutillet. Son livre propose des témoignages de gens célèbres qui ont affronté la mort de leur animal et connu des moments "spéciaux" avec eux.

Témoignage de Philippe Ragueneau:
Journaliste et écrivain français, les récits animaliers de Philippe Ragueneau l'ont rendu célèbre. "J'adore les chats, il a ma préférence pour sa drôlerie, son mystère et ses capacités intellectuelles. Il dispose de soixante-neuf sons. Ses mouvements de queue et d'oreilles lui permettent également de se faire parfaitement comprendre.

Après le décès de sa femme, Catherine Anglade, Ragueneau commença  à vivre des faits troublants: "Un soir, mon chat Lulu, se précipite, poil hérissé,  de la cuisine au bureau. Je le suis.  Il n'y avait personne. J'entends "Je suis là!" Je l'entendais dans ma tête. Lulu aussi l'entendait! Cette scène s'est renouvelée souvent. Après ces événements, je suis devenu tout à fait serein. J'ai écrit un livre relatant cette expérience, pour donner de l'espérance à ceux qui n'en ont plus. Le départ d'un être aimé n'est en rien une rupture, simplement un changement d'état." Plus tard, il réalisa que ni lui ni Lulu ne sentaient plus la présence de sa femme... elle était montée vers la lumière."


Témoignage de Robert Morris:
Morris a contribué au développement de la parapsychologie scientifique dans les universités britanniques. Il s'est penché sur le phénomène des chats qui crachent et des chiens qui grondent sans raison apparente. Il s'est livré à une expérience. Il a amené des animaux dans la pièce d'une maison du Kentucky, où un crime avait été commis. Chaque animal était venu avec son maître. Le chien refusa de franchir le seuil de la pièce, gronda et fit une tentative pour s'enfuir. Le chat qui était dans les bras de son maître, sauta sur son épaule en crachant en direction d'une chaise. On avait également amené un serpent, qui se mit en position d'attaque, devant cette même chaise. Il n'y a que le rat qui ne manifesta aucune réaction. Emmenés dans d'autres pièces de la maison, les animaux ne manifestèrent aucune émotion particulière.

Témoignage de Colette. la célèbre écrivaine française:
Dans un de ses livres, elle parle d'une petite chienne. "J'ai possédé une petite chienne, Belou, qui avait peur. Au cours d'une promenade, il lui arrivait de s'aplatir brusquement. Toutes les pattes écartées, tremblante, elle semblait subir un passage effrayant, le contact direct de l'invisible. Au bout d'une minute, elle se relevait, se secoue dans sa peau, et repartait non sans regarder avec inquiétude, derrière elle... Avant Belou, combien de chiennes m'ont prouvé qu'elles percevaient devant moi des sons, des présences qui restaient inaccessibles aux sens humains. D'autre sorte sont les visions des chats. Requis brusquement, ils interrompent une toilette minutieuse et suivent quelque chose dans l'air, à côté de nous ou au-dessus de nos têtes. Les oreilles fixes, d'un beau regard étonné, ma chatte repère ce qui sans doute vient de lui apparaître. Si le prodige s'éteint ou s'en va, la chatte retourne à ses soins raffinés. Un passant a traversé la chambre voilà tout".

Les chats regardent des choses invisibles. Les bébés aussi suivent des choses invisibles, on dit qu'ils rient aux anges. Seuls les bébés et nos animaux familiers semblent être en contact avec un monde invisible qui nous échappe...

Très intéressants ces témoignages. Et pourquoi pas? J'aime penser que nous survivrons tous et que nous nous rejoindrons, à notre mort, dans un univers superlumineux et nous reverrons nos proches décédés et... nos animaux.


jeudi 24 juillet 2014

Une Vierge d'une beauté unique




Notre-Dame de Grâce est une sculpture taillée dans la pierre,  XVe siècle. L'inscription figurant sur sa base "Nostre-Dame de Grasse" est en langue d'oil

Cette vierge est une des images les plus séduisantes de la deuxième moitié du siècle. C'est la Vierge du Musée Des Augustins de Toulouse. La Vierge fait preuve d'une finesse et d'une délicate fragilité. Son visage est tendre et mélancolique. La grâce rêveuse de Marie est amplifiée par l'élégante majesté de sa parure, tandis que l'Enfant, vif et curieux se penche; il sort son petit pied potelé  de sa tunique en essayant de s'échapper. Les deux figures dans un élan spontané se tournent chacun de son côté. 







Sculpture emblématique du musée des Augustins et de la ville de Toulouse, Nostre Dame de Grasse a toujours été l'objet d'un attachement très particulier de la part du public. Cette restauration qui s'est achevée en 2005, a permis de revenir à l'harmonie colorée initiale et nous révéla une oeuvre unique, d'une grande beauté.


Je l'aime d'amour!

Une hypothèse a été émise: l'artiste était peut-être un Cathare. Je le pense aussi compte tenu de la distance pudique entre la mère et l'enfant; pour les Cathares,  l'acte de chair n'était qu'un mal nécessaire. Et à l'instar de saint Paul, mieux valait s'en passer! Les Cathares portaient sur eux l'évangile de saint Jean. Peut-être cette vierge fait-elle de même....

lundi 21 juillet 2014

Kurt Freund et l'homosexualité



Kurt Freund 1914-1996

Kurt Freund est un phychiatre d'origine tchèque, chercheur scientifique, autorité révérée de la sexologie et qui a travaillé à un laboratoire de Toronto jusqu'à l'âge de 81 ans. En sortant de l'armée, il fait une tentative de grande envergure pour changer une orientation homosexuelle pour une orientation hétérosexuelle grâce à l'utilisation d'une thérapie par aversion comportementale; mais il y renonce et se rend chez ses patients pour rembourser ses honoraires. Il s'est convaincu que l'homosexualité est un phénomène relevant de la biologie prénatale plutôt que de l'éducation; il insiste sur le fait que l'homosexuel ne peut être guéri et il s'oppose aux lois tchécoslovaques qui criminalisaient les homosexuels. Il fut beaucoup ostracisé pour ses conclusions: les hommes homosexuels, simplement, manquent d'intérêt érotique pour les femelles. Il décide de fuir le régime communiste et il s'installe à Toronto.

Ses concepts d'une orientation permanente chez les hommes - ce qui signifie qu'un gay n'a rien d'un malade - a aidé à convaincre l'association psychiatrique américaine de rayer l'homosexualité de la liste des maladies mentales.

Freund a été diagnostiqué cancéreux en 1994 et il a été membre du "Mourir dans la dignité". Lorsque sa santé s'est gravement détériorée en 1996, il a commis le suicide en prenant des relaxants musculaires, des somnifères et du vin. Ses cendres ont été dispersées sur le terrain de l'Hôpital psychiatrique, à Prague, où il avait travaillé pendant de nombreuses années.

Le Kurt Freund Laboratory a été crée en 1968 et demeure l'un des plus éminents centre de recherche et de diagnostic de la pédophilie.

D'après les écrits de Daniel Bergner

jeudi 17 juillet 2014

"L'Amour fou" de Pellan, première apparition dans l'art québécois de la sensualité


L'Amour fou

En 1948, Pellan, immobilisé sur un lit d'hôpital, réalise quarante-quatre dessins inspirés du recueil de poésie de Paul Éluard: Capital de la douleur. L'oeuvre L'Amour fou illustre les premiers vers du poème L'Amoureuse.

Elle est debout sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens
Elle a la forme de mes mains
Elle a la couleur de mes yeux
Elle s'engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel

À son retour au Québec, c'est par le biais de la poésie que le surréalisme s'insinue dans les oeuvres d'Alfred Pellan. L'Amour fou c'est l'expérience surréaliste suprême où s'allient le réel et l'imaginaire, la poésie et la vie. Sur le plan intime, L'Amour fou c'est aussi la passion amoureuse qui transparaît dans la correspondance de Pellan avec Madeleine, sa femme, restée en convalescence au Québec en 1954, pour soigner sa tuberculose. "Pour moi, le sensuel est aussi sacré que le religieux" dira-t-il dans un entretien. L'érotisme qu'affichent les oeuvres de Pellan s'inscrit plus largement dans une remise en cause de la tradition pudibonde québécoise. La sexualité et l'érotisme étaient à peu de chose près admis à Paris mais pas à Montréal. Une vive polémique déclenchée lors de la rétrospective qui sera consacrée à l'artiste en 1956 à l'Hôtel de ville de Montréal, témoigne du caractère inconvenant qu'avait toujours à l'époque l'érotisme présent dans les tableaux de Pellan.

J'aime bien l'amour fiévreux symbolisé par une flamme  pointant vers le sexe de la femme.

J'adore les oeuvres d'Alfred Pellan mais je ne suis pas la seule, c'est pourquoi ces blogues sont aussi un clin d'oeil à un ami qui apprécie très fort cet artiste. Salut!

Je lis Pellan, le rêveur éveillé.

Pellan et l'horreur du vide


Le jardin vert


Le jardin bleu



Bambins au jardin

À Paris, Pellan se gave. Il absorbe. Il fouine partout. Il se reconstruit. Sa bourse expire et il décide de rester en France grâce à l'aide de son père. "Il plonge dans la peinture comme dans une piscine", écrira Alain Grandbois qui le rejoint.

À la première exposition de Pellan à Montparnasse, le critique J. Lassaigne, appréhende comme un choc salutaire ses "qualités d'exhubérance et de violence". Il loue cette propension à hausser le ton au-delà d'une norme admise et ce, en autant qu'il puisse par ailleurs se vouer "aux silences". Puis Pellan se tourne vers un certain érotisme. Il rejoint à sa façon l'imaginaire picassien, mais aussi un volet hédoniste caractéristique de l'art français de l'entre-deux-guerre. Et ce, alors même que le ciel se couvre de nuages menaçants.

Il remporte le premier prix de la première grande exposition du Salon d'art mural de Paris. Son talent "robuste" est classé parmi les premiers rangs des artistes de sa génération.


Murale de verre


Graffiti


Fleurs gadget

Les tableaux de Pellan sont d'une valeur décorative exceptionnelle et ils témoignent de son "horreur du vide". La fantastique imagination créatrice de cet artiste n'a pas de limite. (R.V.)


La fillette en rouge


Je lis Pellan, le rêveur éveillé

mardi 15 juillet 2014

Alfred Pellan, le rêveur éveillé


Alfred Pellan avec pinceaux



Série noire-C

En 1940, Jean-Paul Lemieux affirme: "Et voilà que Pellan nous revient après quatorze années à Paris avec une peinture qui  nous surprit, nous bouleversa et nous laissa tout décontenancé". Deux ans plus tard, a lieu la fameuse exposition qui souligne le retour de l'enfant prodigue au pays. L'événement fit date dans notre histoire de l'art.


Femme d'une pomme

En 1996, le mini bestiaire de Pellan, composé d'une multitude de bestioles ludiques, fruit de son imagination et de son inventivité fera les délices de tous les visiteurs du Musée de Québec. Le Musée consacre une de ses salles à cet artiste immense. C'est l'une des figures de l'art moderne au Québec que l'institution met à l'honneur, aux côtés de Jean-Paul Riopelle, Fernand Leduc et Jean-Paul Lemieux. L'oeuvre de Pellan sera examiné sous l'angle du surréalisme. L'artiste fait la part belle à l'érotisme et développe maints effets stylistiques. "Une poésie picturale".



Bestiaire


Bestiaire


Bestiaire

Je lis Pellan, le rêveur éveillé.

lundi 14 juillet 2014

Propension biologique chez l'homme de "produire" le plus de descendants....


La violence et la guerre prennent racines chez nos ancêtres lointains, les singes. La présence de femmes dans les cercles où se prennent les décisions a-t-elle pour impact de restreindre notre propension à la violence? La thèse qui n'est pas nouvelle est remise à l'honneur dans le livre Sex and War, où le biologiste Malcom Potts et le rédacteur scientifique Thomas Hayden relient cette "propension à la violence" aux mâles, à leur volonté de s'imposer comme mâle dominant et à cette propension biologique de "produire" le maximum de descendants.

D'où l'importance que ces auteurs attachent au rôle social croissant chez les femmes au cours des deux derniers siècles, rôle qui aura prédisent-ils, un impact à long terme sur la réduction de la violence. Si ces auteurs ont raison, la femme serait ce qui un jour, distinguera finalement l'humain du Chimpanzé.

Agence Science-Presse, 2014


Le plus de descendants possible... mais pourquoi cette obstination de coqs de basse-cour alors que la Terre craque déjà sous une population grandissante sans parler de ses détritus?

samedi 12 juillet 2014

La phrase qui va tuer Camus



Albert Camus


Un jour funeste, le 16 octobre 1957, Camus se trouve à Stockholm pour recevoir son prix Nobel. Il rencontre des étudiants et répond à une multitude de questions. L'un d'entre eux l'interroge sur l'Algérie et lui reproche de ne rien faire pour l'Algérie et continue de l'agresser.

"J'ai toujours condamné la terreur. Je dois condamner aussi un terrorisme qui s'exerce aveuglément dans les rues d'Alger et qui un jour peut frapper ma mère ou ma famille. Je crois à la justice mais je défendrai ma mère avant la justice". Cette phrase va le tuer, il ne le sait pas encore.

Ce qu'il faut entendre par cette phrase dite est: S'il faut choisir entre la justice des terroristes et ma mère qui pourrait mourir de cette prétendue justice, je choisis ma mère et les miens. Camus a improvisé, cette parole a été lâchée dans la fatigue et l'épuisement, la lassitude du marathon infligé à chaque récipiendaire du Nobel.

L'occasion était trop belle de fausser le sens de cette parole. Le Monde titra: "Le philosophe emblématique de la justice se moque de la Justice - il préfère sa mère". Tous les ennemis de Camus jubilent à Paris. Cette version faussée a longtemps fait autorité. Encore aujourd'hui.

Camus trouve la mort le trois janvier 1960 dans un accident d'auto. Il a quarante-sept ans. L'Algérie devient indépendante en 1962. Il ne vit pas l'expulsion d'un million de pieds-noirs une fois le FLN au pouvoir. Il ne sut jamais qu'après l'indépendance, le FLN a massacré entre 30 000 et 150 000 Harkis (ils avaient soutenu la France). Il n'aura pas pu lire cette page écrite par Simone de Beauvoir qui a tant contribué, avec Sartre, à construire la légende d'un Camus incapable de lire et de comprendre les philosophes et les petits-bourgeois de droite, penseurs du colonialisme. Il ignora que le jeune homme qui l'avait violemment interpelé à Stockholm alors qu'il n'avait encore rien lu de lui, s'y mis ensuite et  commença par Misère dans la Kabylie et reçut un choc. Il a tout lu de lui. Enthousiaste, il a voulu le rencontrer - avant d'apprendre que Camus était mort. Il fit le voyage à Lourmarin, au petit cimetière où repose le philosophe, pour fleurir sa tombe.

Camus souhaitait que les deux peuples puissent vivre dans le même pays en paix. Et il condamnait le régime colonial. Il n'épargnera pas les patrons, les employeurs, qui versaient des salaires de misère, affamant les ouvriers, de ce fait moins performants et, pour cette même raison, bien moins payés. Il condamnait toute violence, tout crime, tout assassinat, toute mise à mort. Il est intervenu plus d'une centaine de fois pour sauver de la guillotine des terroristes du FLN. Sartre voulait la guerre, pas Camus.

Guy porte encore au coeur la douleur de cette guerre, sa famille dut tout abandonner et quitter cette terre aimée à tout jamais. 

mardi 8 juillet 2014

Camus, la folie de Nietzsche et le mythe de Sisyphe



Friedrich Nietzsche, philosophe allemand

En Italie, Camus donna des conférences en 1954. Il s'est rendu au domicile de Nietzsche à Turin. À cet endroit, le philosophe avait enlacé le cou d'un cheval frappé par son cocher. Cette empathie formidable avec l'humanité souffrante marquait son entrée dans le monde de la folie. Camus avoue n'avoir jamais lu le récit de cette folie sans pleurer, probablement parce qu'il savait la fragilité qui sépare la raison de la déraison. 

À plusieurs reprises, mais aussi le jour de son discours à Uppsala, en Suède, Camus rapporte cette anecdote d'un Niezsche qui, après la rupture douloureuse avec Lou, allumait des incendies de feuilles sèches et de branches sur les hauteurs du golfe de Gênes. Camus concluait:" Leur lueur a dansé derrière toute ma vie intellectuelle".

Amor fate  enseignait Nietzsche: Aime ton destin.

Dans "Le mythe de Sisyphe", Camus raconte cette histoire d'un Sisyphe condamné de façon absurde à rouler son rocher au sommet de la montagne en sachant qu'il dévalera à nouveau la pente avant de la remonter. Sisyphe "juge que tout est bien" formule nietzschéenne à souhait. On connaît l'ultime phrase de ce livre: "Il faut imaginer Sisyphe  heureux". 

Camus n'a pas encore trente ans et cette leçon sur la douleur et la souffrance lui permet d'accepter la sienne. Nietzsche contracte très jeune une syphilis dans un bordel, il hérite en plus d'une complexion familiale favorable aux maladies psychiques. Conséquemment, le philosophe allemand développe une pathologie qui débouche sur dix années de folie avant la mort, à l'âge de cinquante-quatre ans.


Albert Camus, philosophe français né en Algérie

Pudique, Camus ne s'est guère penché sur sa tuberculose. Depuis son surgissement à l'âge de dix-sept ans, cette maladie déterminera sa vision du monde: savoir qu'on vivra une vie brève, régulièrement altérée, avec des paliers et des rémissions mais aussi des rechutes.

Pour le jeune homme qui nage et court sur les plages, aime danser avec les filles et jouer du football, fêter avec les copains et  fumer, le poumon atteint c'est la mort en soi, visible au quotidien avec essoufflements, crachats de sang, fièvres, transpirations, crises qui risquent de l'emporter. 

À quoi bon vivre puisque qu'il faut mourir? Camus a connu la tentation du suicide. Il a séduit des femmes, il a joué la comédie au théâtre, il s'est habillé et comporté en dandy, il a expérimenté le voyage en Europe, il a aspiré à changer le monde, écrit des livres et constaté que rien de tout cela ne comblait le vide absolu. "Amor fate, aime ton destin".

Je lis  Les consciences réfractaires de Michel Onfray

lundi 7 juillet 2014

La maternité



La Julia, bébé-fille

La maternité est un état qui se prolonge dans le temps. La maternité est inséparable du temps. Elle se déroule dans la durée. L'homme n'a besoin que de trois secondes pour féconder une femme; s'ensuive pour celle-ci neuf mois de grossesse, de longues années d'efforts pour apprendre à son petit à manger, à parler, à se débrouiller dans le monde. C'est pour elle la découverte du temps. Les neuf mois de grossesse sont indispensables pour se préparer à la maternité. L'attente est proche de l'attention. Une femme enceinte est une femme qui écoute. Il y a don de soi et don de la vie.

Il y a une joie particulière liée au fait d'être mère, un bonheur, un déploiement d'amour, une vibrante émotion. (J.P. Marchand)

Annie Leclerc: "Des siècles de censure nous ont appris à taire ce qui nous fait jubiler... je parle de la jouissance exquise de l'enfant. D'être adulte et de voir l'enfant, de l'entendre, de le toucher, de le caresser, de le faire rire, de le soulever de terre, le nourrir. Je sentais monter le lait jusqu'au bord des seins en afflux tièdes qui me déchiraient d'une longue et douce morsure. Il me fallait, je voulais ce que semblait demander la bouche minuscule, mais forte et vorace. Je prenais le bébé dans mes mains amoureuses, je le guidais vers mon sein gonflé, et ses lèvres, sa langue suçaient, tiraient, inventaient de moi un plaisir émerveilllé.

Être mère c'est d'abord faire l'expérience, éprouver et connaître la non-solitude. Parfois aussi c'est une expérience fusionnelle, un dépassement de toutes ses limites.

Je suis persuadée que pouvoir répondre adéquatement au besoin criant d'amour chez chaque nouveau-né éliminerait pratiquement tout le mal humain".

Annie Leclerc, Paroles de femmes.

J'ai aimé être mère et j'ai aimé aimer mes enfants!

La grotte de Lascaux à Montréal



L'unique représentation d'un être humain : un homme en érection


La vache noire



Le Centre des Sciences exposait quelques chefs-d'oeuvres de la préhistoire à travers des reproductions pleine grandeur de la Grotte de Lascaux.

Fabuleux retour aux origines de l'humanité avec cette révélation: l'homme de Cromagnon, c'est nous, à quelques poussières près. 

Yves Coppens, paléontologue célèbre, racontait sur un vidéo : il y a 20 000 ans, dans une grotte obscure, la main de l'homme-artiste qui creusait l'esquisse d'un cheval ou d'un aurochs avec son silex mettait en branle une synergie vibratoire. Les vibrations de la main qui sculptait, celle de l'outil qui grugeait la paroi rocheuse et la réaction de la pierre elle-même ont laissé une mémoire dans ces sillons. Viendra le jour, où l'on pourra capter et décoder cette mémoire vibratoire et peut-être entendre la voix des peintres de Lascaux. 

Quel conteur magnifique! Étrange et magique perspective!


Gi, Suzanne et Carmen en cavale à Montréal


jeudi 3 juillet 2014

Ils sont heureux...

  

Ma fille  et son Pierre

Ils sont heureux ces deux-là. Ça fait du bien de voir un couple heureux après ces tristes photos de femmes maltraitées par leur mari.  

Que votre amour les aide à garder l'espérance!