dimanche 22 janvier 2012

Café de Flore, le livre


Café de Flore est une oeuvre cinématographique signée Jean-Marc Vallée. J'ai été vraiment touchée par ce film, par la beauté physique et morale des personnages, par l'amour des "chairs accordées"*, la souffrance dévastatrice des ruptures amoureuses, l'amour immense d'une mère pour son fils trisomique, pour l'énigme du film et l'audace d'avoir choisi la réincarnation comme clé de l'énigme, les images du Vieux-Paris et de la sublime vieille cathédrale Notre-Dame et ...  la musique... et la lumière qui vibre... Je pense encore souvent à ce film. C'est mon critère personnel de cotation. Je suis pleine de fierté pour ce cinéaste génial qui a créé ce film si beau devenu pour nous et pour le monde, mystérieusement, très précieux. 

La publication de scénarios n'est pas chose courante, mais en plus, le Café de Flore nous est donné dans l'écrin d'un "beau livre" avec des images remarquables.

Écrit par Jean-Marc Vallée, voici quelques extraits du scénario, au début du film. Chacun d'eux nous replongent dans l'envoûtement de cette histoire d'amour hors du commun.

"Narratrice: ... amoureux fou de la femme qu'il aime, il respire et transpire le bonheur.

Extrême gros plan: Antoine (Kevin Parent) laisse échapper un cri. Puis c'est le silence. Il cherche son souffle dans le cou de sa conjointe alors qu'il se colle contre elle, savourant ce précieux moment d'après-sexe dans l'intimité de leur chambre.

Aéroport, la nuit. Antoine et Rose (Evelyne Brochu) font l'envie des passants. Ils sont beaux à regarder, à savourer en silence. Nous prenons le temps de regarder les amoureux, les yeux fermés, dans une longue et poignante étreinte. Antoine s'éloigne. Il lève sa main devant son visage et la baisse aussitôt, une larme coule le long de son index et tombe.

Un silence envahit alors le couloir achalandé dans lequel s'éloigne Antoine à travers les passants, au ralenti. Tous marchent vers nous, à l'inverse d'Antoine et tous sont flous. Des battements de coeur se font entendre de nouveau. Puis des voix, des rires, et le cri très distinct de "Speak to me" qui explose.

Alors, apparaît le titre du film, flottant devant le couloir de silhouettes floues qui marchent vers nous. Plus elles avancent et plus elles se définissent. Le tableau a quelque chose qui évoque les pochettes d'albums rock des années 70: insolite et troublant. Tous les passants, sans exception, grands et petits, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, sont atteints de trisomie."

Ainsi, le mystère du film s'insinue d'une façon insolite dès les premières minutes du film.




Vanessa Paradis, Martin Gerrier et Alice Dubois

En plus... quel bonheur  de voir évoluer cette si magnifique actrice, Hélène Florent.


* Liberté, poème de Paul Éluard

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