mercredi 28 décembre 2011

Nous sommes tous interreliés

Schopenhauer :

"Comment se fait-il qu'un individu puisse s'oublier et oublier sa propre sécurité pour  mettre sa vie en péril afin d'en sauver une autre de la mort ou de la souffrance, comme si la vie de cet autre était la sienne, comme si le danger de l'autre était le sien?

Cet individu agit par suite d'une reconnaissance instinctive de la vérité suivante: lui et cet autre sont en réalité un. Il est mû par l'expérience immédiate de la vérité grande et  vraie qui est que nous sommes tous un à la base de notre être."

Schopenhauer appelle cette motivation "Compassion". Pendant un instant, on est désintéressé, dépourvu de limite, dépourvu d'égo. C'est un authentique accomplissement du travail de l'Amour.

vendredi 23 décembre 2011

Le "AUM"


Joseph Campbell, un maître spirituel pour moi



Depuis que j'ai pris la décision de recommencer à méditer, mes lectures me renvoient inopinément à des réflexions et des textes sur la méditation. J'ai longtemps méditer avec le "AUM" puis, j'ai cessé.

"On dit que le "AUM", cette syllabe indienne de prière est sacrée. On peut penser au vrombissement, normalement inaudible, des protons et des neutrons d'un atome: c'est donc le son interne de cette énergie primordiale qui vibre en nous.  On dit que lorsqu'elle est bien prononcée, la syllabe contient les sons de toutes les voyelles du langage. Et puisque les consonnes ne sont rien d'autre que des interruptions de ces sons, la syllabe sacrée contient en elle les sons germes de tous les mots et par conséquent, les noms de toutes choses et de toutes les relations."

Méditer, c'est ma démarche personnelle d'anti-éparpillement en ces temps de vie. J'éprouve une satisfaction belle à ressentir, un délicieux confort, après l'exercice. Puis, je donne un grand coup, j'enchaîne avec une demi heure d'étude en anglais. Un puissant désir de structure, m'a donné le coup d'envoi. Et... étonnamment, ce n'est pas dur du tout! Je suis bien.

"Le péché d'inadvertance, le fait de ne pas être vigilant, de ne pas être assez éveillé, est le péché du manquement de l'instant présent." Ces paroles vont là où ça fait mal. Je suis dans le sillon de l'éparpillement alors que j'aspire à la vigilance assidue, à ce que ma vie se vive d'elle-même et que d'elle-même, elle se vive. 

J'inscris cette résolution d'attention soutenue, et je l'inscris puissamment, dans mes objectifs pour  la nouvelle année 2012.

Je lis à nouveau mon auteur préféré entre tous, Joseph Campbell, dans une oeuvre qui vient d'être traduite en français: Des mythes pour se construire.



jeudi 22 décembre 2011

Conseils d'Alexandro Jodorowsky


Alexandro Jodorowsky

Propos de Jodorowsky tiré du livre Manuel de psychomagie 


"J'ai souvent recommandé d'enterrer des objets, des vêtements, des photographies ayant servis à libérer de vieilles souffrances, mais j'ai toujours demandé qu'à l'endroit  où l'on a déposé des choses "impures" on plante un arbre, ou un arbuste ou qu'on y dépose une gerbe de fleurs.

Si je recommande à un consultant de laisser sortir sa rage, accumulée pendant des années contre quelqu'un, en déchirant sa photographie, ou en donnant des coups de pied à une tombe, ou au moyen d'une confrontation écrite, etc, je conseille de recouvrir la photographie de confiture de rose, d'écrire sur la tombe le mot "amour" avec du miel, d'envoyer à la personne un bouquet de fleurs, une boîte de bonbons ou une bouteille de liqueur. L'acte psychomagique doit être transformateur : la souffrance donne naissance à une fin aimable. La haine est un amour qui n'a pas été partagé. On doit toujours terminer l'acte de manière positive. Ajouter le mal au mal ne change rien.

Si quelqu'un qui veut éliminer sa petite soeur (parce qu'elle a retenu l'attention de sa mère) colle une photographie de la fillette sur un melon, puis écrase le melon à coups de marteau, son inconscient considère que le crime est réalisé. Le consultant se sent ainsi libéré. Il s'agit  de provoquer un changement dans la mémoire, tant de l'image de la soeur haïe lorsqu'elle était petite que de la sensation d'impuissance et de rage du consultant qui la déteste. Les images que nous conservons dans notre mémoire sont accompagnées d'une perception de nous-même au moment où nous avons vécu ces expériences.

Sous chaque maladie se trouve l'interdiction de faire quelque chose que nous désirons, ou l'ordre de faire quelque chose que nous ne désirons pas. Toute guérison exige la désobéissance à cet interdit et à cet ordre. Et pour désobéir, il faut se débarrasser de cette peur enfantine de ne plus être aimé, c'est à dire abandonné".

Ce sont des processus de guérison que j'ai explorés à plusieurs reprises, et avec mes enfants aussi. Une image mentale, des gants de boxe agitant avec frénésie un gros ballon pivotant et... un petit garçon apaisé.

jeudi 15 décembre 2011

La basilique Notre-Dame de Montréal


Ce fut mon premier cadeau de Noël et il m'est allé droit au coeur. Anne m'offrait le spectacle son et lumière, justement appelé: "Et la lumière fut..." Plein-feu sur la basilique Notre-Dame de Montréal: un inestimable trésor néogothique, un chef d'oeuvre! La musique, une création de Gilles Grégoire, pénétrait le chakra du coeur et s'inscrivait merveilleusement bien, comme une musique céleste, à la beauté de ce lieu sacré.

Le Vieux-Montréal dégageait une aura de magie et les vitrines des magasins regorgeaient de trésors multicolores. Ma soeur, ma fille et moi faisions définitivement le bond qui nous menait dans la liesse des réjouissances de Noël.

Ce qui me plaît le plus dans ce cadeau, c'est le temps de tendresse, de légèreté joyeuse vécu avec ma fille. C'était un éclaboussement de douceurs pour le coeur. Merci Anne-Emmanuelle.

Ne pleure pas, je ne suis pas là...


Aujourd'hui, j'ai lu un poème qui m'a bouleversée à un point tel que je souhaite que ce poème anonyme soit inscrit quelque part, peut-être sur le signet habituellement offert en souvenir aux gens aimés; quand je ne serai plus là, quand je serai ailleurs...


Devant ma tombe, ne pleure pas;
Je n'y suis pas. Je ne dors pas.
Je souffle dans le ciel tel un millier de vents.
Je suis la neige aux mille diamants.
Je suis la lumière du soleil sur le blé mur.
Je suis la douce pluie d'automne.
Lorsque dans le calme du matin, tu t'éveilles,
Je suis l'envol prompt et calme
Des oiseaux qui tournoient dans le ciel.
Je suis l'étoile qui brille dans la nuit.
Devant ma tombe ne pleure pas.
Je ne suis pas là...

Et moi, j'ajoute:
Je suis là, dans ces ailleurs lumineux
Et aussi, dans la maison de ton coeur....


samedi 10 décembre 2011

La désolante gestion de la fécondité

Dès l'âge de 10 ans jusqu'à 52 ans, les femmes sont aux prises avec la gestion de leur fécondité. Tous les 28 jours, une éternelle appréhension affole la tranquillité d'esprit des femmes: l'écoulement de sang. Une absence d'écoulement du sang menstruel, si la grossesse n'est pas désirée, c'est une petite fin du monde.

La pilule, c'est un féroce engagement. Elle doit être prise tous les jours sans jamais faillir. Même si un événement quelconque vient perturber la routine, même si l'euphorie d'une festivité arrosée facilite l'oubli, même si la pilule fait prendre du poids, même si elle peut donner le cancer, même si elle a de sévères effets secondaires, même si on en a marre, la sécurité passe par la prise quotidienne, sinon....

Il y a les femmes qui sont irrégulières. Aucune méthode ne peut alors assurer une fécondité contrôlée, sauf la pilule si la femme la tolère, sinon... l'abstinence!!! Certaines femmes sont allergiques à la pilule contraceptive, d'autres au cuivre du stérilet. La pilule du lendemain n'existe que dans très peu de pays. Il y a aussi les circonstances non prévisibles où le désir sexuel fait loi et fait perdre la tête. Il y a aussi les insistances du partenaire et le désir d'intimité mutuelle alliés au désir de ne pas déplaire. Et il y a les viols.

La grossesse peut venir bouleverser la vie, les études, la carrière de l'adolescente ou de la femme et même celle du conjoint. Il y a les timides premières fois: l'audace et la maturité exigée de la jeune fille quand il s'agit de demander au garçon de mettre un condom, et son désarroi quand il refuse.... la femme est terriblement seule dans cette gestion et voilà qu'en bout de ligne, les hommes s'en mêlent et veulent s'arroger le droit de légiférer pour interdire et pénaliser l'avortement.

Je plains toutes les femmes esclaves, pauvres et soumises à la loi des hommes et de Dieu, le mâle des mâles.

Chaque coït est lourd de conséquences pour une fille, une femme. Des milliers de femmes en meurent sur la planète soit en accouchant, soit en se faisant avorter d'inique façon. Combien de "faiseuses d'anges" ont été brûlées et d'avorteurs menacés de mort pour avoir aidé ces femmes! Que du plaisir et de l'insouciance pour l'homme! Bien des hommes ignorent totalement le nombre d'enfants qui sont nés de leur oeuvre et les détresses, la solitude, la misère et les rejets vécus par ces mères. Et cette croyance qui a court dans certains pays que violer une fille vierge guérit du sida! Ces petites filles attrapent le sida et mettent au monde des bébés sidéens voués à la mort, et elles n'ont évidemment aucun droit à un avortement médicalisé.

Que dire des stratégies guerrières qui consistent à engrosser les femmes afin qu'elles portent en elle, bien vivant, le fruit de l'ennemi! Et de la fragilité des femmes enceintes qui ne peuvent pas fuir et qui se font lier les jambes afin que l'enfant et la mère meurent. Les femmes subissent des cruautés honteuses parce que ce sont elles qui portent les bébés, qu'ils aient été désirés ou pas et si l'accès à l'avortement est interdit tout l'équilibre psychologique des femmes s'en trouve dévasté. La générosité des femmes est incommensurable et leur solitude et leur détresse après certains coïts, poignantes. Le droit à l'avortement devrait être inaliénable.

La gestion de la fécondité est un casse-tête des plus aberrants et une bienveillance inconditionnelle s'impose de la part des hommes et des femmes aussi. Et il ne faut pas compter sur les Églises, leurs chefs étant mâles et notoirement misogynes. Et bientôt non plus, sur nos gouvernements!!! L'avortement est un acte douloureux, une tragédie, un mal nécessaire. Une affaire de femmes, inexorablement!

jeudi 8 décembre 2011

La mort rôde


Madeleine Chapsal, écrivaine française

La mort rôde, livre écrit par Madeleine Chapsal.

Elle dit: "Un autre chagrin m'affecte. Comment se fait-il que si peu de gens aient une mort douce? On dirait qu'à la fin de l'existence, il s'agit de payer l'addition, la "douloureuse" comme on dit au restaurant.

- Plus encore que par nos actes, nous sommes constitués par nos rencontres: chacun de ceux que nous avons connu par la vue, par le toucher, la parole, ou même rien que par l'image et la rumeur, que nous l'ayons rejeté ou adulé, a orienté notre destin. Avant toute chose, nous sommes l'oeuvre des autres. Et nos amis comme nos ennemis sont faits de nous.

- Depuis le début des temps, on s'emploie à conserver la trace de ceux qui ont vécu. Par toutes sortes de moyens, stèles, monuments, statues, tableaux, biographies, films, cassettes... Outre des tombes et d'éventuels ossements, il peut rester quelque chose de notre passage sur terre, grâce à l'écriture, ce puissant arsenal de petits signes qui jaillissent. Je ne sais rien du passé que ce qui en a été écrit.

- Chacun de ceux que j'ai côtoyé emporte en mourant quelque chose de ma vie".

Des gens meurent près de moi, de ma génération en plus. Je pense à la mort, celle de ma mère qui honore ses 90 ans si bellement, celle de mon père, parti il y a longtemps; je n'oublie pas que cette immense perte nous a tous dévastés. Je pense à la mienne ma mort, et le chagrin qui empoignera le coeur de mes enfants, à leur tour, quand je ne serai plus là. Naître, vivre si peu de temps et mourir. Inéluctable mystère. Malgré tout, de toute mon âme, je crois que la face cachée de la mort c'est l'Amour.

Aujourd'hui, j'ai eu une panne d'essence sur l'autoroute 20. Et... mon cellulaire se mourait. C'était comme une petite mort, l'effarement était au rendez-vous!

mardi 6 décembre 2011

L'élimination prénatale des filles



Aimer les femmes plutôt que les tuer...

Une nouvelle détestable nous est venue. La pratique des avortements sélectifs en faveur des garçons, ne cesse de gagner du terrain dans le monde, maintenant facilités par les échographies. Pratique courante en Inde et en Chine, elle atteint maintenant la Géorgie, l'Azerbaïdjan, l'Arménie et les avortements se multiplient maintenant dans les Balkans.

Des odeurs de testostérone vont envahir la planète et avec elles la violence et une propension à des activités guerrières. Devenus adultes, ces garçons, on le sait maintenant, vivront de grands désespoirs ne trouvant pas de femmes pour fonder un foyer. Les rapts, les viols de femmes deviendront difficiles à enrayer. Un déséquilibre dévastateur et un grand déshonneur pour l'humanité!

lundi 5 décembre 2011

Les talibans


Talisma Nasreeen 

Talisma Nasreen est une femme de lettre féministe, née au Bangladesh. Elle vit présentement en France. Les fondamentalistes ont proféré des fatwas demandant son exécution par pendaison. Elle fut expulsée de son pays et sa tête est mise à prix. Ses livres ont été brûlés sur  la place publique en Inde et lors de la présentation de l’un de ses livres, elle a été agressée par des fondamentalistes musulmans à Hyderabad.

Talisma Nasreen: "Aucune solution durable n'émergera sans un changement radical du système qui fabrique les talibans. II faut fermer les madrasa qui sont des usines à fondamentalistes et promouvoir une éducation laïque, scientifique. Lorsque vous envoyez des jeunes garçons, dès l'âge de deux ans, dans des madrasa (écoles coraniques) où ils apprennent le maniement des armes avec pour seul horizon éducatif la récitation du Coran, les prêches exhortant à l'instauration d'un État islamique, au meurtre des femmes et des non-musulmans, il n'est pas étonnant qu'ils deviennent des extrémistes. Ces enfants n'ont aucune autre fenêtre sur le monde. Ils n'ont aucune possibilité de bénéficier d'une instruction publique et laïque. Ce n'est donc pas à eux que j'en veux, mais aux promoteurs de ce système qui transforme des innocents en talibans.

Dans le monde musulman, les madrasa poussent comme des champignons, avec la complicité de gouvernements qui veulent s'assurer l'appui électoral des fondamentalistes. Il faut cesser d'abandonner l'éducation à des imams radicaux qui les endoctrinent. Les États doivent assumer leur mission, en créant des écoles où les enfants entendront parler d'égalité, de démocratie, de liberté d'expression. Si personne ne leur transmet ces valeurs, comment pourraient-ils un jour s'en réclamer? L'éducation laïque est la seule arme efficace contre les fondamentalistes".


Les femmes sont l'avenir du monde. Je retiens son nom. Cette femme a tout mon respect.