dimanche 26 septembre 2010

Hassan Massoudy


"C'est en parcourant les cieux que le croissant devient pleine lune"



"Le savoir élève celui qui n'est pas haut placé"

J'ai vu cet homme à la télé, Hassan Massoudy. Et toute la fascination que j'éprouve pour la calligraphie arabe m'a ressaissie. Je suis allée en Espagne, j'ai vu l'Alhambra, et j'ai eu un coup de coeur pénétrant pour ce château. Au-dessus de la grande porte, il y avait un poème calligraphié. C'était tellement beau! De la poésie intégrée à l'architecture... Une poésie en soi, ce lieu sublime! Je n'ai pu oublier ce moment. Revenue au pays, je me suis procuré encres et plumes, mes calames à moi, et j'ai suivi des cours de calligraphie.

Hassan est un homme né en Irak, mais il s'est trouvé pris au coeur de la tourmente politique qui conduira à l'avènement de la dictature. Après de multiples séjours en prison, il quitte l'Irak pour la France en 1969, libre mais déchiré. Il fait ses Beaux-Arts à Paris, il est peintre et calligraphe. La légèreté et la transparence de ses lignes créent une émotion profonde. Je le voyais tracer ses figures dans une gestuelle magnifiquement assurée et j'ai ressenti une peine de ne pas pouvoir apprendre avec lui. J'ai aimé le regarder travailler, je l'ai aimé, lui!

Les phrases qu'il calligraphie ont été écrites par des poètes ou des écrivains du monde entier. Hassan Massoudy n'est pas le fossile vivant de la vieille calligraphie arabe. C'est un artiste de notre temps. Son art , malgré ses racines millénaires, plonge dans la tradition de l'Orient.


Avant le big bang....


Victor Stenger, physicien américain, grand défenseur de la pensée scientifique

Les données qui confirment l'existence du Big Bang n'excluent pas la possibilité qu'un univers ait pu existé antérieurement. Selon certains modèles théoriques, notre univers aurait pu émerger d'un univers préexistant, grâce à ce qu'on appelle tunnel quantique ou fluctuations quantiques. Dans l'état actuel des connaissances cosmologiques et physiques, rien ne permet d'affirmer que l'univers a commencé avec le Big Bang.

Dans Une brève histoire du temps, Hawking dit : "Tant que l'univers aura un commencement, nous pouvons supposer qu'il y a un créateur. Mais si réellement l'univers se contient tout entier, n'ayant ni frontières ni bord, il ne devrait alors ni commencer ni finir : il devrait simplement être. Quelle place restera-t-il pour un créateur?"

Hawking continue: À la lumière des  connaissances scientifiques les plus avancées, nous devons penser qu'il n'existe aucun créateur ayant laissé une trace cosmologique d'une création délibérée.

Je lis Dieu, hypothèse erronée de Victor Stenger.

jeudi 23 septembre 2010

Paradoxe de notre système économique

L'un des paradoxes de notre système économique est que l'existence des voleurs génère toute une industrie des portes blindées, des télésurveillances, des serrures de sécurité. Leur conversion à l'honnêteté ruinerait cette activité qui emploie des dizaines, sinon des centaines de milliers de personnes. La disparition du brigandage entraînerait un accroissement catastrophique du chômage et diminuerai le produit national brut. C'est la façon même de définir la valeur des biens produits par l'activité humaine qui doit être remise en question.

Albert Jacquard, La légende de demain.

Nous sommes tous nés prématurément


Albert Jacquard, généticien

Dès avant la naissance, tous les neurones sont présents; leur nombre est tel (quatre-vingt fois plus que chez un primate normal) qu'au terme de neuf mois, le foetus ne peut plus attendre et sort du ventre maternel. À ce stade, il est loin d'avoir achevé de construire son cerveau, mais le volume de son cerveau serait incompatible avec la largeur du bassin maternel s'il avait sa taille définitive. Pour permettre l'expulsion du foetus, il est donc nécessaire que la naissance ait lieu alors que les neurones sont encore à l'état d'ébauche et que le système nerveux ne soit pas encore fonctionnel. Nous naissons tous prématurément. À chaque seconde, le bébé endormi sur le sein de sa mère met en place plusieurs dizaines de millions de synapses. Il lui faudra néanmoins attendre plusieurs mois avant d'atteindre un début d'autonomie. L'absence d'autonomie d'un petit d'homme lorsqu'il vient au monde est par conséquent dramatique. Sa survie n'est pas assurée. Toute la survie globale de l'espèce a été rendue problématique par cette "malfaçon" qu'est l'hypertrophie cérébrale.

Empêcher les jeunes enfants de mourir a été une obsession. L'hécatombe provoquée par la nature a été terrifiante: dans de nombreuses civilisations, la tradition était de ne pas nommer un enfant dès sa naissance; il n'était considéré appartenant à la communauté et ne recevait un nom qu'après avoir atteint un âge où le risque de disparition était moins élevé. De sorte que toutes les civilisations ont magnifié la fertilité.

L'explosion démographique actuelle est le fruit de la plus belle de nos victoires: le recul de la mortalité infantile; grâce aux progrès de la médecine, à l'hygiène de vie, l'invention de la vaccination, les découvertes de Louis Pasteur et la découverte des antibiotiques. Et voilà que la densité humaine est devenue telle que les frictions entre ethnies se sont exacerbées et ont abouti à un atroce génocide.

Un nouveau devoir apparaît: gérer l'effectif de l'humanité. Des enfants jouent. Ils apportent l'espoir donc la révolte....

Une attitude qui implique de ne donner naissance qu'à un nombre limité d'enfants. L'expérience prouve que l'éducation, quel qu'en soit le contenu, entraîne une diminution de la fécondité. Il faut donc aider les nations à généraliser l'accès à l'école, notamment pour les filles. Les pays pauvres ne peuvent que difficilement y parvenir, or, ce sont eux qui alimentent la croissance. La solution paraît évidente, faire supporter par les nations riches la charge du système éducatif par des nations pauvres.

Je lis La légende de demain de Albert Jacquard. C'est extrêmement intéressant!

J'ai eu quatre enfants, ma fille Anne en a eu quatre aussi, cette ère est terminée.

mercredi 22 septembre 2010

Incendies,le film




J'ai été envoûtée par ce film. Je me suis réveillée cette nuit et les images continuaient à m'habiter et s'entrechoquer sous mes paupières fermées. Des images grandioses, atroces, émouvantes et poignantes. Je suis allée voir ma mère aujourd'hui eh bien! je lui ai raconté cette fascinante et terrible histoire.

L'actrice Lubna Azabel qui joue le rôle de Nawal est admirable. Je vibre à la souffrance des femmes sur cette terre, c'est sûr que j'ai pleuré. Les derniers mots du générique c'est pour dédier le film aux grand-mères. Et une des premières scènes du film nous montre la colère de la grand-mère de Nawal, une magnifique colère puis l'extraordinaire mansuétude, la beauté pure de l'amour quand elle prend sa petite-fille dans ses bras et lui fait promettre de partir, d'abandonner son enfant, d'étudier, d'apprendre à lire et à penser, apprendre à être libre. C'est une scène d'une détresse sublime.

L'enfant né de l'amour est aimé et pardonné malgré l'impensable. L'intensité du pardon est tel qu'il est porteur de guérison pour ce fils et il ne peut que nous rendre meilleurs parce que ce pardon s'insinue dans nos entrailles et nous révèle le côté mitigé des nôtres.

C'est un film puissant. Le long générique de la fin est important pour nous permettre un peu d'apaisement, l'émotion étant vive. Merci Denis Villeneuve, pour ce si beau film. Aux Oscars, Incendies représentera le Canada dans la course aux nominations, dans la catégorie Meilleur film étranger. Bon vent!

Les vitraux de Notre-Dame



La cathédrale Notre-Dame de Paris, célèbre pour son extraordinaire façade gothique avec une rosace de dentelle de treize mètre de diamètre conserve encore une part de mystère. Elle a été érigée durant deux siècles, entre 1160 et 1345, sans que nous sachions aujourd'hui véritablement ni par qui, ni comment. 

Les vitraux de Notre-Dame sont un des exemples les plus spectaculaires de la richesse esthétique et symbolique de ces percées de lumière. La lumière de Dieu éclairait le choeur de la cathédrale de même l'âme de ceux qui s'y rendaient. (B.A.Histoire)

Sublimes bijoux de verre!  


mardi 21 septembre 2010

Notre-Dame de Paris et l'Histoire


Le roi saint Louis imaginé par le peintre El Greco

Le 18 août 1239, le petit-fils du roi excommunié Philippe Auguste, allait pieds nus dans les rues boueuses de Paris, vêtu d'une simple tunique, devant le bon peuple venu en masse profiter du spectacle peu banal des évêques et des seigneurs, eux aussi déchaussés, autour du saint roi. Le roi Louis IX venait solennellement apporter à Notre-Dame, la Couronne d'épines de Jésus-Christ avant de la déposer à la Sainte-Chapelle, écrin de vitraux fabuleux, construite pour recevoir la sainte relique. Puis, le roi s'embarqua pour la croisade en 1248. Et une deuxième fois, en 1270. Chaque fois, avant de partir, ce fut un long pèlerinage, pieds nus, depuis son palais jusqu'à Notre-Dame. Le roi ne revint pas vivant de cette croisade, il est mort de la peste aux portes de Tunis. Parmi les rois, il est celui qui s'efforça le plus de rendre la cathédrale à Dieu, en chassant les marchands du temple.

Ses successeurs allaient laisser d'autres souvenirs à Notre-Dame: Philippe IV Le Bel y organisa les premiers états généraux de France, tandis qu'il déclarait le parvis zone de libre commerce. C'est sur ce même parvis que le 13 mars 1314, Jacques de Molay, grand-maître de l'Ordre des Templiers, aurait hurlé à la foule son innocence et prononcé ces mots terribles selon une légende rendue célèbre par Maurice Druon dans son livre Les rois maudits: "Pape Clément! Roi Philippe! Avant un an, je vous cite à paraître au Tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste châtiment. Maudits! Maudits! Maudits! Tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races!" Jacques Molay périt dans les flammes ce qui marqua la fin définitive de l'Ordre des Templiers.


lundi 20 septembre 2010

Notre-Dame de Paris et l'Histoire

La rose de la Vierge

Anne-Emmanuelle a été impressionnée par la beauté de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Et moi, pendant qu'elle se baladait avec son amoureux dans les rues de Paris, je lisais : Notre-Dame de Paris, esprit des lieux. Le chapitre sur l'Histoire est fameux.

Au moment où Maurice de Sully élevait sa cathédrale, le roi Philippe Auguste faisait surmonter chacune des portes de la nouvelle enceinte de Paris, d'une statue de la Vierge. Ce même roi allait plonger Paris et la France en un grand deuil : une nuit de janvier 1200, à minuit juste, les Parisiens furent réveillés par un son lugubre. Ce n'était pas le tintement habituel des matines, mais une sonnerie lente, oppressée. Un malheur était arrivé : le pape Innocent III venait de prononcer contre le roi une sentence d'excommunication pour avoir répudié son épouse et s'être mis en ménage avec une concubine qu'il aimait profondément.

L'évêque, les chanoines, les prêtres se rendirent silencieusement dans le choeur. Là, après avoir imploré la miséricorde de Dieu , ils tendirent un voile noir sur le crucifix et emportèrent les reliques. Comble du désespoir, l'évêque brûla les hosties consacrées du tabernacle, annonçant aux fidèles la grande misère morale qui s'abattait sur le royaume de France. Les portes de Notre-Dame et toutes celles des églises de France resteraient closes durant toute la durée de l'excommunication. On n'entendrait plus le moindre son de cloche, les fidèles n'auraient plus accès aux sacrements sauf le baptême et l'extrême-onction, jusqu'à ce que le royal pécheur change de conduite. Brusquement les cierges s'éteignirent, et le peuple de Paris gémissant d'angoisse, dut abandonner sa cathédrale. Elle n'allait ouvrir ses portes que huit mois plus tard. Huit mois de silence pesant, de famine spirituelle et de rancoeur du peuple chrétien envers son roi. Les mourants partaient sans absolution, les jeunes gens s'unissaient sans mariage, les fidèles ne pouvaient communier.

Huit mois au terme desquels, Philippe-Auguste s'inclina devant le pape et répudia Agnès, sa compagne et la mère de ses enfants. Magnanime, le pape légitima les enfants du roi. Notre-Dame pouvait rouvrir ses portes et ses nombreuses cloches : La Jacqueline, La Marie, La Guillaume, La Thibault, La Pasquier, La Gabrielle et la Gilberte, pouvaient annoncer à nouveau solennités et réjouissances.

Qu'une cloche de Notre-Dame de Paris s'appelle La Thibault, c'est "une fleur" pour moi, un vrai plaisir!

Mais Dieu ! que l'Église était cruelle envers sa chrétienté croyante!

Anne-Emmanuelle et les musées




Je crois que c'était une activité proposée par le Cegep. Anne-Emmanuelle m'a demandé de l'accompagner. Le Musée des Beaux-Arts exposait l'oeuvre de Miro. C'était une exposition fabuleuse, festive, magique comme des dessins d'enfants. Le genre d'exposition pouvant plaire à une adolescente.

Elle a été estomaquée devant la file d'attente! Elle s'en étonnait vraiment. Je la soupçonnais d'avoir pensé qu'il n'y avait que sa mère ou presque qui aimait aller musarder dans les musées.

Une fois entrées, ce fut la catastrophe. Alors que moi, je lisais tous les textes aux murs racontant des détails de l'oeuvre, que je prenais le temps d'accueillir l'oeuvre et de m'en délecter, elle circulait devant les tableaux sans s'arrêter, se promenant d'une salle à l'autre.

Puis j'entendis mon nom au loin; elle était revenue au point de départ: "Mom, achèves-tu? moi, j'ai fini!" J'ai vu rouge et je me suis dirigée vers elle, sans voir le gros cordon tressé qui facilitait les déplacements. J'ai culbuté et ce faisant, j'ai fait tomber tous les poteaux dorés maintenant les cordes. Elle s'est avancée mais elle n'était d'aucune aide, tellement elle riait. J'ai dit: "Ma fille, jamais plus je n'irai dans un musée avec toi!"

Ce qu'elle a aimé le plus dans cette première expérience, ce fut l'incroyable fille d'attente et la chute de sa mère entourée des oeuvres de Miro !!!

Et voilà que vingt-deux  ans plus tard, à Paris, elle visite le musée du Louvre et éblouie, elle a aimé! Ça prenait le Louvre !!!

Je verrais bien ses beaux yeux exposés au Louvre !!! Enfant, on disait d'elle, qu'elle avait des yeux d'aquarium!

jeudi 16 septembre 2010

L'ordalie ou jugement de Dieu


Ordalie par le feu

L'ordalie, dans plusieurs cultures et à plusieurs époques consistait en des épreuves physiques visant à s'assurer, lors de l'enquête judiciaire, de la culpabilité ou de l'innocence des individus, en faisant intervenir la justice divine.

Par exemple, prendre dans sa main une barre de fer chauffée à blanc ou plonger la main dans l'huile chaude ou eau bouillante pour y retirer un caillou ou un anneau béni. Quelques jours après, on enlevait les pansements et on regardait l'évolution de la plaie, si la brûlure était bien cicatrisée, le suspect était considéré comme innocent. Dieu étant manifestement intervenu en sa faveur!

Depuis longtemps disparues, ces pratiques juridiques se sont transmises jusqu'à nous, à travers des expressions comme "mettre la main dans le feu".

Texte tiré du livre Prodige de la main de Giovani Calabrese


Par ailleurs, je sais que l'ordalie par l'eau glacée a souvent été infligée aux sorcières; si l'accusée coulait au fond, elle était innocente, si son corps flottait, la culpabilité était démontrée. Dans les deux cas une mort quasi certaine. La plupart des femmes accusées de sorcellerie étaient des femmes âgées, frêles, voire squelettiques et ... elles flottaient...

Que de cruautés faites au nom de Dieu! J'ai de la peine pour toutes ces femmes sorcières si douées, si généreuses, si aidantes... et si honteusement traitées.

mercredi 15 septembre 2010

Glenn Gould


Glenn Gould 1932-1982

Je lis Prodige de la main de Giovani Calabrese

Ce livre est fort beau. Hellen Keller dira de Mark Twain : " Je perçois le clignement de son oeil dans l'étreinte de sa main." Calabrese dira que la main humaine est la projection de l'âme et de l'esprit. Avec la main, la conscience est née.

Mais surtout, cet auteur nous raconte Glenn Gould à travers sa fixation sur ses mains.

L'image de Glenn Gould assis sur sa fameuse chaise bancale, le forçant à une inclination des coudes et des épaules qui va jusqu'à briser la ligne du cou, est la plus connue. Les photos prises alors qu'il avait 24 ans, nous permettent de voir la transformation de la posture à travers le temps. Cette position préférée qui le contraignait à des soins de psychothérapie constants favorisait selon lui, une certaine netteté dans l'attaque et permettait plus de puissance dans le développement de l'oeuvre. Gould n'a jamais cessé de rechercher une touche parfaite. Il est resté lié toute sa vie pour ainsi dire physiquement, à son clavier. Le jeu de Gould le montre souvent, emporté intérieurement par un ravissement qui le mène dans un espace séparé, coupé des contingences du monde et dans cet espace, ses mains transformées, ses bras et ses épaules deviennent l'expression de cet émerveillement. Le regard est tourné vers l'intérieur, ses yeux sont fermés et la fusion avec l'instrument est absolue. L'instrument n'est au bout du compte que l'extension de ses mains. Dans son corps transporté, nous avons accès à notre propre ravissement, nous savons que l'émotion de la musique traverse les corps.

L'histoire du soin que Glenn Gould portait à ses mains, sa crainte du froid autant que son appréhension de tout contact physique, son conflit avec le technicien de la compagnie Steinway qui lui avait donné une tape amicale sur l'épaule et dont il prétendit qu'il avait ruiné sa capacité de jouer pour toujours, tous ces éléments vont bien au-delà de l'anecdote. Ils nous donnent accès à d'autre chose: derrière le ravissement, il y a l'angoisse de perdre, la détresse du manque.

Très tôt dans sa vie, le pianiste avait pris conscience de son génie, il avait une incroyable faculté mémorielle et il avait dû s'habituer à vivre une vie d'exception faite de solitude et de phobies de toute nature. Pour le génie, les mains sont à la fois le dépôt de la mémoire et la connexion naturelle avec la musique du clavier. Gould commença à souffrir de tensions et de douleurs dans les bras et les épaules et devenir un consommateur chronique de médicaments de toutes sortes. Il apprit à souffrir de toutes les blessures, de toutes les pertes qui touchent ceux pour qui l'art repose sur leur propre corps. Glend Gould est mort à 50 ans. Les dernières images nous montrent le corps d'un adolescent prématurément vieilli. Mais ses mains sont intactes. Toute sa vie, il les avait protégées de tout contact autre que la musique. Il aurait souffert d'une forme d'autisme appelée Asperger. C'est l'un des plus grands pianistes du XXe siècle.



Le sourire de Jeannie



"Je suis assise dehors avec un livre et Jeannie dort dans son carosse. Je la regarde tout le temps. Tout à coup, elle ouvre les yeux et me reconnait. Elle m'a déclanché un foudroyant sourire qui m'a bouleversée. J'étais totalement émue. Une montée d'amour irristible m'a envahie. Elle n'a que cinq mois et elle a déjà une main mise sur mon coeur." (texte ancien)

Elle a trois ans maintenant. Sans cesse, elle demande à sa mère d'aller voir Mamigi dans sa maison, même quand je suis chez elle !!!

Je crois que j'ai un petit creux, je m'ennuie de Jeannie.

lundi 13 septembre 2010

Bonne fête Mimi!


Mimi et Dominicke


Mimi et la Julia

ma filleule

Demain, ma soeur Mimi aura 55 ans. Quand elle est née, mes parents m'ont choisie pour devenir sa marraine. J'avais 15 ans. J'ai aimé d'amour cette soeur-filleule. Elle me suivait partout. J'étais comme une deuxième mère pour elle. Elle a sans le savoir fait naître en moi un amour extraordinaire pour les enfants. Ce qui m'a conduit à choisir l'enseignement comme première profession.

Quand Mimi a eu 15 ans, j'ai mis au monde deux petites filles identiques. Elle est devenue marraine d'une des jumelles, celle qu'on appelle encore de son petit nom d'amour, "Manou". Et à son tour , Mimi a vécu une belle histoire d'amour avec ma fille. Je peux quasiment dire avec tous mes enfants! Ils ont été aimés d'une façon extraordinaire par cette femme tendre, enjouée et dynamique.

Elle vient de passer une fin de semaine avec les trois filles de Manou pour donner un petit répit à sa filleule. Elle est encore là, présente, aimante, imprégnant nos coeurs et nos vies de sa tendresse et de sa fidélité.

Mon coeur est plein de reconnaissance pour toi ma Mimi; tu m'as fait tant de bien et donné tant de plaisir tout au long de ma vie. Je t'aime éternellement!

Bon anniversaire, ma chère Mimi!

jeudi 9 septembre 2010

Henri IV, roi de France


Henri IV, 1553/1610

Henri de Navarre a été baptisé dans la foi catholique et élevé en France. Lors de l'avènement de la Réforme, le royaume de Navarre a basculé dans le protestantisme. En dépit de tous ces déchirements, les liens de sang royal et les réseaux d'allégeance subsisteront. Les controverses théologiques ne passionnent guère Henri. Catherine de Médicis, pour le garder à l'oeil, lui offre sa fille en mariage, la célèbre Margot. Il acceptera de se convertir pour la quatrième fois. Tous les nobles protestants sont invités au Louvre. La Cour célèbre non seulement l'union du roi de Navarre et de Marguerite de Valois, mais la réconciliation entre huguenots et catholiques. Mais voilà que le drame arrive. Ce sera une noce de sang!

L'Amiral Coligny, revenant à pied du Louvre, est victime d'un attentat manqué. L'assassin est un papiste fanatique. L'indignation du roi Charles IX ne suffit pas à calmer la fureur des nobles protestants qui crient vengeance et craignent pour la vie d'Henri. Partout, des rumeurs de complots circulent. La famille royale craint les pires représailles. La veille de la St-Barthélémy, le roi Charles IX, tient conseil. Il décide de frapper le premier. Par un acte de justice expéditive, il éliminera les chefs du parti protestant, n'épargnant que les deux princes de sang, Navarre et Condé. L'Amiral Coligny, tiré de son lit est achevé et défenestré. Les nobles protestants, invités du Louvre, au coeur du plus sordide guêt-apens, seront chassés et tués. Les Parisiens alertés par le tumulte, croyant à un coup de force huguenot, font sonner le tocsin et commencent à massacrer hommes, femmes, enfants. On pille les maisons des hérétiques. Certains catholiques soupçonnés de tiédeur, sont aussi égorgés de même que beaucoup d'étrangers. La populace, enivrée par l'odeur du sang, emportée par une furie purificatrice, poursuivra sa sinistre besogne durant plusieurs jours encore. 30 000 personnes seront assassinées. Et la folie meurtrière se répandra à travers toute la France, alimentée par le clergé catholique; le roi a perdu le contrôle. Henri de Navarre s'enfuit. Margot le rejoindra avec sa cour, scandalisant les huguenots par ses moeurs débridées.

Charles meurt de tuberculose, son frère devient roi, Henri III . Côte à côte, Navarre et Henri III luttent contre "la Ligue", faites de catholiques fanatiques dirigés par Henri de Guise, qui sert secrètement les intérêts du roi d'Espagne. Le Ier août, le roi accepte de recevoir un jeune moine. À peine entré dans le cabinet du roi, Jacques Clément brandit un poignard et transperce le ventre du roi. Le roi va mourir, Navarre, les larmes aux yeux est à son chevet. Surmontant ses souffrances, le roi ordonne à tous les gentilshommes de sa Cour de prêter serment à son beau-frère. Il l'adoube devant eux. Il le désigne comme son successeur. Henri, un huguenot, roi d'une France catholique !!! Nostradamus l'avait prédit!

Henri IV abjure la religion réformée et promet de vivre et mourir en catholique. À Chartres, il est sacré roi de France. Pour les protestants, Henri est un traite et un apostat; pour les catholiques, un converti douteux. Devenu roi, Henri fait appliquer l'Édit de Nantes, édit de pacification qui visait à mettre fin à une sanglante guerre civile, il fait la paix avec le roi d'Espagne, il obtient l'annulation de son mariage avec Margot et épouse Marie de Médicis qui lui donne un dauphin, le futur Louis XIII. Courageux, séducteur, bon vivant, pacificateur, il deviendra un des emblèmes les plus populaires de l'identité française, son assassinat déboucha sur la sacralisation de la personne du roi. Il sera assassiné par Ravaillac de deux coups de couteau. "L'ampleur des haines que sa politique de réconciliation aura soulevé contre lui, était telle que son assassin peut être considéré comme l'instrument inconscient d'un immense VOULOIR COLLECTIF" (Roland Moustier).

Je suis allée à Québec récemment, et j'ai été interpelée par le fait qu'au Québec, nous ayions nommé un boulevard, Henri IV.... Nous étions la Nouvelle-France!

mercredi 8 septembre 2010

Henri, prince de Navarre


Henri IV, roi de France et de Navarre

Partout en Europe, on célèbre les 400 ans de la mort du roi Henri IV. Ce roi m'intéresse d'une façon toute particulière parce qu'il est au coeur des guerres de religions qui ont embrasé la France. Le "Bon roi Henri" ! Un mythe qui a la vie dure... aujourd'hui encore, il passe pour un des meilleurs souverains. La vérité est tout autre, Philippe Delorme à l'aide de chroniques et archives dévoilent le vrai visage de Henri lV. Détesté avant sa mort, c'est le coup de poignard de Ravaillac qui le fait entrer dans l'éternité de la légende.

En 1560, c'est le début des guerres de religion. La Réforme protestante initiée par Luther puis par Calvin à Genève, remet en cause l'unité spirituelle du royaume. Les partisans déclarés de la Réforme sont appelés les Huguenots. Le père d'Henri IV, Antoine 1er, roi de Navarre, apparaît comme le chef naturel des Huguenots et sa mère Jeanne d'Albret abjure publiquement le catholicisme. Les passions religieuses divisent la capitale. Un fossé de sang s'est creusé entre les deux communautés qui vont se signaler dans les mêmes atrocités et une semblable intolérance. Le Concile de Trente prône une fermeté accrue face à l'hérésie.

En 1563, Catherine de Médicis met un point final à la première guerre des religions. La liberté du culte est accordée mais les Huguenots sont exclus des emplois publics. Henri est élevé à la cour des rois de France en promiscuité presque constante avec ses cousins. La reine-mère, à la majorité de son fils Charles IX, entreprend avec sa cour, un vaste périple à travers toute la France pour présenter le jeune roi à ses peuples. Le prince de Navarre l'accompagne. Il apprend à aimer ce royaume qui sera, un jour, le sien. La reine consulte un prophète renommé Nostradamus qui lui dit: "Et si Dieu vous fait vivre jusque là, vous aurez pour maître un roi de France et de Navarre". Ce qui semblait incroyable est arrivé!

Jeanne D'Albret décide de soustraire son fils au climat de licence qui règne à la cour de France, elle quitte la France amenant son fils avec elle, ce qui prend l'allure d'une fuite, voire d'un enlèvement. Henri est fêté avec transport par ses sujets protestants. Jeanne, dans son royaume de Navarre dépouille les catholiques de leurs biens. Elle donne à Henri le titre de généralissime des troupes protestantes. En 1568, le pape Pie V appelle les Catholiques à la croisade contre les hérétiques protestants. La reine Élisabeth 1ère d'Angleterre soutient activement le camp des Réformés. Henri, devant la Cavalerie et l'infanterie prête serment sur son âme, honneur et vie de n'abandonner jamais la Cause. Le futur Henri IV connaîtra plusieurs abjurations successives.

Suite, Henri IV , roi de Navarre....

jeudi 2 septembre 2010

Le retour

Après 23 jours d'hospitalisation, et un désir de vivre résolument combatif, Guy est revenu à la maison.  Du roi Salomon, on a dit: "Cet homme-là, il faudra qu'on l'arrache avec ses racines..." (Romain Gary, dans L'angoisse du roi Salomon) . Guy est de cette trempe!

Et, arbre chancelant, il  soigne ses racines blessées...